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Le harcèlement sexuel au travail préoccupe peu les sénateurs FN

mardi 13 septembre 2016

A l’occasion du débat parlementaire sur le projet de loi « travail », les deux sénateurs frontistes, David Rachline et Stéphane Ravier ont déposé une dizaine d’amendements (puis les ont retirés !) [1]

Parmi ces amendements figurait la suppression de l’article 1er bis sur le harcèlement sexuel, que les deux sénateurs justifiaient ainsi : « En permettant aux personnes victimes de harcèlement sexiste de ne présenter que des éléments de faits laissant supposer l’existence du harcèlement, l’article 1er bis ouvre la voie à de graves dérives et favorise des attitudes procédurières néfastes aux relations entre employeur et employé. En effet, l’ambiguïté instaurée par cet article favorise un système procédurier où des personnes mal intentionnées pourraient s’engouffrer dans la brèche pour accuser leur employeur sans même avoir à établir des faits permettant de présumer l’existence d’un harcèlement moral ou sexuel ».

Le point de vue est clair : ces deux sénateurs ne se préoccupent aucunement des femmes, ni des salarié-es en général. C’est l’employeur qu’il faudrait défendre ! Pourtant, dans la grande majorité des cas les faits sont bien réels, même s’ils ne sont pas faciles à prouver puisque perpétrés sans témoin. Et les atteintes à la personne de ces femmes harcelées sont bien plus graves que la simple détérioration des « relations entre employeur et employé » !
Avant 2010 la femme qui ne parvenait pas à convaincre la justice était alors condamnée pour dénonciation calomnieuse, ce qui a valu à la France une condamnation de la Cour Européenne des Droits de l’Homme en juin 2011 [2]. Est-ce un retour à cela que le FN souhaite ?
Il y a au contraire un long combat qui continue à se mener pour que toutes les femmes victimes entament des démarches pour aboutir à la condamnation de leur agresseur !
Ainsi, même la « tolérance zéro » chère au FN est à géométrie variable : quand les victimes sont des femmes, peu importe que le délinquant-harceleur reste impuni !


[2Modification de la définition de la dénonciation calomnieuse dans la loi du 9 juillet 2010