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Non au « facholicisme » de Civitas !

jeudi 27 octobre 2016

Officine catholique d’extrême droite, dans le giron des Lefebvristes [1] de la Fraternité Saint-Pie X, l’Institut Civitas se décrit comme « un mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l’Église et regroupant des laïcs catholiques engagés dans l’instauration de la Royauté sociale du Christ sur les nations et les peuples en général, sur la France et les Français en particulier. » « Nouveaux fous de Dieu » [2], ils se voient tels des croisés en terre impie investis d’une mission divine qui vise à mettre à bas la République.
Issu de la nébuleuse lefebvriste et de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, c’est-à-dire de la branche la plus réactionnaire et intégriste du catholicisme français (et belge), l’Institut se donne pour objectifs la formation politique, l’entrisme dans les lieux du pouvoir économique et l’action concrète.

C’est lors de l’une de ces « actions concrètes », en novembre 2012 lors d’une manifestation qui regroupe les opposants à l’ouverture du mariage, que leur violence haineuse va se révéler au grand public : les Femen ayant organisé une action sur le parcours de Civitas, les services d’ordre de Civitas et du GUD [3] vont réagir de manière extrêmement violente, tabassant les militantes jetées au sol, les pourchassant au cri d’un abbé appelant ses nervis à leur « montrer leur virilité » et s’en prenant au passage à des journalistes, dont Caroline Fourest.
L’Institut portera également plainte contre les Femen avec un argumentaire essayant de remettre le délit de blasphème au goût du jour. En 2014, Civitas s’essaie à la censure avec pour objectif de faire déprogrammer un film, Tomboy, du dispositif « École et cinéma » ; ce film sera cependant diffusé par Arte avec des audiences dopées par la polémique. Puis, en décembre 2014, parvient à installer une crèche religieuse au sein du Parlement européen de Bruxelles !
L’Institut Civitas, pour se financer et se considérant comme « d’intérêt général », appelait aux dons avec promesse de reçus fiscaux permettant de déduire 60 à 66 % des sommes payées, ce qui constitue une forme indirecte de financement public et fut contesté auprès des pouvoirs publics à l’initiative de l’UFAL. Après trois ans de mobilisation, et après contrôle, début 2016, l’administration fiscale condamne l’Institut Civitas à un redressement, mettant fin à ses prétentions.
La parade fut rapidement trouvée puisque l’Institut s’est transformé en juin 2016 en parti politique pour continuer à bénéficier de la même niche fiscale. Son président Alain Escada annonce même une possible candidature à la présidentielle et lance son programme avec comme thème principal la dénonciation de l’immigration.


[1Monseigneur Lefebvre est un évêque qui conteste les réformes de Vatican II. Il défend la tradition et fonde en 1970 la Fraternité de Saint Pie X. Celle ci refuse la République, l’héritage de la Révolution française. La Fraternité est depuis 1988 en état de schisme avec Rome

[2Voir le livre de Luc Chatel, homonyme du ministre : "Civitas et les nouveaux fous de Dieu", éd. Temps présent.

[3Groupe Union Défense, organisation étudiante d’extrême droite, surtout implantée à l’Université de Paris 2 Assas